Françoise s’était imaginé pouvoir surmonter le choc de la nouvelle en s’accordant une seconde chance. Françoise n’était pas sûre que ce soit une très bonne idée, mais il y avait les enfants, la famille, les relations et les clients. À part faire semblant ils ne partageaient plus rien.
Dix ans plus tôt, Françoise et Nicolas avaient été embauchés dans un cabinet international d’avocats d’affaires. À ce moment-là, ils étaient mariés depuis quatre ans et vivaient dans une belle maison à Saint-Cloud.
Ils étaient en pleine ascension sociale et professionnelle. Mais il y eut alors un coup d’arrêt, pour lui c’était un coup de poignard dans le dos, pour elle seulement son passé vénéneux qui resurgissait violemment et qu’elle avait soigneusement dissimulé. Mais pour leur couple ce fut un effroyable gâchis.
Ce jour-là, un jour qui aurait dû être comme les autres, un livreur sonna pour remettre un colis.
Françoise fit danser le coupe-papier sur le côté du carton. Le scotch se coupait facilement. D’abord il y eut une protection faite de papier froissé, puis des boules de polystyrène et enfin elle tira pour récupérer un DVD sous une pochette transparente.
Le froid de décembre la faisait grelotter, car la chaudière était en panne. Une journée qui avait mal commencé.
Elle se retourna et observa Nicolas qui allumait une cheminée. Il dut sentir son regard, car il arrêta de souffler sur le papier journal, leva la tête et lui sourit.
– Déjà, un cadeau de Noël ?
Elle ne savait pas. Elle chercha, aucun mot n’était à l’intérieur. Elle sentit le souffle de son mari dans son cou.
– Regardons ce que contient ce disque dit-il. Mais avant il faudra passer l’antivirus, car on ne sait jamais.
L’homme s’activait en ahanant derrière une femme, agrippé à ses hanches, son énorme queue s’enfonçait et ressortait de son vagin à un rythme rapide. Puis son sperme gicla dans les cheveux, sur le visage et dans le cou, en longs jets tièdes. L’un d’eux atteignit l’œil gauche de l’actrice qu’elle ferma par réflexe. Face à l’actrice, un homme éjacula en grognant après avoir retiré son membre de sa bouche. Un autre homme derrière l’actrice se retira brusquement et éjacula à son tour, guidant sa semence d’abord sur les reins, puis entre les fesses de l’actrice, avant qu’il ne la pénètre à nouveau en poussant un cri rauque.
La scène s’arrêta et Françoise et Nicolas entendirent devant un écran noir : « C’est bon Merci à tous . On a fini pour aujourd’hui. On se retrouve ici demain matin à 9 heures pour la suite. ».
Un silence restait suspendu entre eux, lourd et inexprimé. Tout aurait été plus simple si elle ou lui s’étaient exprimés.
L’actrice avait quinze ans de moins que Françoise, un maquillage forcé, des cheveux teints. Seulement son regard, et son petit tatouage à la cheville, sorte de dragon à l’encre bleu et noir, trahissaient Françoise. Elle avait pris des rides, mais il n’y avait aucun doute.
Ils n’avaient pas parlé du fond, simplement de la forme : ils feraient semblant, et n’avaient plus rien à se dire.
Alors depuis des mois ils se tournaient le dos quand ils se couchaient. Chacun s’était aménagé un coin à lui dans une vie à deux qui n’existait plus. Ils étaient deux âmes qui cohabitaient.
Françoise n’était pas ambitieuse, il lui aurait fallu acquérir de l’expérience à l’internationale pour évoluer.
Nicolas conseillait des investisseurs Qataris pour des placements en France. Proche du président il avait glissé à ce dernier que Françoise pourrait être mutée, avec une promotion.
Françoise s’était vue alors offrir un poste à Londres, mais avait décliné l’offre. Elle voulait comprendre comment son passé avait subitement ressurgi quinze ans après. Elle engagea un détective privé et ce fut une difficile épreuve de se remémorer sa vie d’avant Nicolas, les honoraires étaient exorbitants, mais qu’importe.
Françoise était une quarantenaire blonde avec des mensurations de rêves. Elle mesurait 1,80 mètre avec des jambes interminables. Ajo