Un trou noir dans le salon: Fantaisie quantique

Il est assez rare de découvrir un trou noir et encore plus de le trouver dans son salon. Stephen Hawking n’aurait pas démenti le fait. C’est ce qui arrive pourtant à la famille Smith avec toutes les conséquences tragiques ou loufoques que la présence d’un tel objet, singulier mais un peu envahissant, peut entrainer. Une pincée de mécanique quantique, beaucoup de fantaisie, une fillette perplexe, un voyage dans le temps, un chien nommé Einstein … voilà de quoi élaborer une recette cosmique qui plaira aux jeunes adultes comme à leurs parents. Et si vous êtes réticent aux objets célestes, au paradoxe du chat de Schrödinger ou aux sciences en général n’hésitez pas, c’est l’occasion d’aborder tout cela avec humour.
« Je crois que papa découvrit le trou noir par hasard, d’une manière complètement fortuite, alors même qu’il se trouvait pratiquement sous son nez, pour tout dire dans le salon de notre maison. Bien sûr cela peut surprendre. Papa, ses collègues ne l’appelait pas bien entendu papa mais Mr. John Smith, était physicien de son état, c’est à dire qu’il travaillait dans la physique fondamentale et que nous faisions semblant, nous c’est à dire maman et moi, nous faisions semblant donc non seulement de comprendre le contenu de ses travaux mais aussi d’en mesurer l’importance.
— Je travaille sur quelque chose d’essentiel, expliquait-il, j’explore la mécanique des fluides. Et il rajoutait souvent in petto pour lui-même : Quelque chose de sérieux. Pas comme les élucubrations de ce Stephen Hawking.
Bref, je le répète, papa ne croyait à l’intérêt des trous noirs. Il disait :
— Les trous noirs ça prend trop de place dans la recherche. C’est une mode qui passera. Sa position ne devait rien à l'ignorance. Il avait lu, un homme de science se doit d'être curieux, des ouvrages se rapportant à ces objets célestes. Il avait même assisté à quelques conférences portant sur le sujet, des conférences où ce n’était pas lui qui parlait mais un collègue.
Au retour il nous faisait un compte rendu détaillé, genre critique littéraire. Cela donnait à peu près cela :
— Le discours est séduisant, l'argumentation finement tressée mais 1'échaffaudage intellectuel repose sur des bases trop minces, trop aléatoires, pour convaincre un homme tel que moi ( papa avait une haute estime de sa personne ! ). Cette histoire, poursuivait-il en tirant sur sa pipe, n’est qu’une fable pseudo-scientifique pour soutirer de l’argent à des mécènes crédules. Que la théorie des trous noirs parvienne à expliquer un certain nombre de phénomènes, dont les orbites erratiques, je ne le nie point. Qu’ils existent non plus. Mais qu’en l’état actuel de nos connaissances on affirme qu’il existe des trous de ver qui nous permettrons un jour de voyager dans l’espace, fariboles. Et que dire de la théorie des cordes ou de celle des multi univers ! Un tissu d’élucubrations ineptes. Après tout, si des hommes ne tombent pas dans le vide la tête la première, ce n'est certainement pas parce que la terre est plate.
Il terminait toujours ses exposés par une boutade de ce genre, puis mon père demandait qu’on serve le dîner. (Ou le déjeuner car parfois les conférences avaient lieu le matin et non en fin d’après-midi). Bref, Mr. John Smith tenait les trous noirs pour des objets sans intérêt et nous, sa petite famille, n’avions ni les arguments ni l’envie de la convaincre du contraire.

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