Un thriller érotique publié au fil de l'écriture, à raison de deux épisodes par mois.

Extrait :

Il était temps que cela bouge pour Paul. Plus il avançait et plus il avait la fâcheuse impression de s'embourber dans un guêpier, dont il avait de moins en moins la maîtrise. Entre sa fille qui parlait, sa chérie qui lui demandait des comptes, Marie qui avait commis l'irréparable, Lynn dont l'attitude devenait de plus en plus ambigüe, Marilyne qui ne lui cachait plus son attirance, Ciara qui jouait au jeu dangereux du chantage et Helmut dont il ne saisissait plus du tout la stratégie, Paul avait le sentiment d'être de plus en plus dépassé par les événements. Il frôlait la catastrophe bien trop souvent ces temps derniers et s'il ne redressait pas la barre rapidement, il finirait par trébucher, puis couler, entrainant dans sa chute les êtres qui comptaient le plus au monde pour lui. Or, même s'il avait pu s'y résoudre pour lui-même, en regard des devoirs et responsabilités de père, dont il venait d'hériter, cette option lui était tout bonnement interdite. Il devenait donc urgent de clarifier l'échiquier et de reprendre la main.

Et pourtant, Paul n'arrivait pas trancher dans le vif, comme si, depuis qu'il avait rencontré Alicia, puis les trois colocataires, une forme de conscience morale avait germé en lui, insidieusement, l'amenant inexorablement au doute et à l'indécision, qu'il n'avait jamais supporté chez les autres auparavant. Le plus simple eut été d'éliminer les éléments de plus haut risque, c'est à dire Marie, qu'en plus il avait à portée de main et Ciara, qui sortirait bientôt libre de sa garde à vue. Éliminer les deux en même temps apporterait en plus un mobile tout trouvé, vieux comme le monde, et donc tout à fait crédible, même pour le vieux briscard d'Helmut : la jalousie entre deux rivales. Il y a encore un an de cela, il n'aurait pas réfléchi plus longtemps pour passer à l'acte et se dépêtrer facilement de ce sac de nœuds. Mais là, Paul avait acquis une conscience et du même coup des scrupules. Côté Ciara, il ne pouvait éliminer un pilier de famille pour trois jeunes gens. Côté Marie, c'était encore plus perturbant pour lui : il réalisait, en se posant la question de sa disparition, qu'il l'aimait d'une passion inexplicable, que malgré son instabilité flagrante, il avait besoin d'elle, pas uniquement de son corps, de ses seins ou de son sexe et son cul très accueillant, mais de tout son être, folie délirante comprise. Pour ne rien arranger, il était de plus en plus touché et sensible aux avances de Lynn et de Marilyne. Bien que sans ambiguïté aucune, le potentiel de cette dernière lui paraissait bien plus étendu encore que celui de son binôme, presque trop lisible.