Snuff

« Ne lisez pas ce livre, il est dégueulasse ! »

Présentation :
On allume la caméra et on filme. Paris la nuit, des silhouettes, des visages, des cris étouffés dans le micro et une histoire qui commence par la fin. Un jeu qui se termine sans qu'on ait eu le temps de crier « coupez ».Puis les souvenirs qui suivent, Vincent qui s'ennuie, Vincent qui pense trop, qui aime tellement les images qu'il aimerait voir sa vie sur un écran. La nuit qui tombe, le jour qui n'existe plus. Existence sans consistance, sans espoir, sans but. Paradis artificiels, sourires en pilules, bonheur en poudre. La réalité trop triste. Début d'un scénario, d'une vie qu'on transforme en fiction pour espérer la remplir. Début d'un casting. Début d'un film, bouton rouge sous le pouce. Clap qui résonne, quand on crie « action » il est trop tard.

Extrait :
Les êtres humains s’abîment facilement. La caméra aime la violence. Je suis scotché au moniteur. Lumière bleue cathodique sur les murs de la salle de montage, ambiance sèche, fumée de shit, vapeur d’alcool. Fatigue et ennui. Une de mes mains dort, l’autre parcourt les touches du clavier, variant la vitesse de défilement de l’image. Le type tombe, s’arrête, revient sur ses pieds, retombe. Pas de son. Sa bouche s’ouvre en silence sur le spectacle navrant de ses gencives fraîchement dégarnies. Son visage file vers le sol. Je retarde l’impact. Quelques gouttes de sang volent en apesanteur autour du comédien. La bande a quelques mois, niveau de violence de sept sur l’échelle de ma perception personnelle. Depuis c’est bien pire.
Enfin son crâne rencontre le bitume. L’obturateur tourne à pleine vitesse, ralenti hyper fluide, son corps tout entier s’anime sous le choc. Son visage se brise et ses os s’emmêlent. Un voile tombe sur ses yeux, fin du spectacle. Hors champs on dit « coupez », on serre les mains et on se félicite d’une aussi bonne prise. Au sol personne ne bouge.
J’éteins l’écran.

Avis de lecteurs :
« De violence de dégoût de fureur calculée, les déchirures n'épargnent personne. Boue d'âme, poussière de coke flagellent qui écrit, qui lit, qui visionne. Avant le naufrage, avant la défonce, on croit avec l'image découvrir l'immortalité. Puis filmer dans un plaisir masturbatoire pour trouver quelque chose de positif dans le malheur des autres.
On est mordu aussi par une ambition esthétique qui de chaque ordre dément obéi lance son cri de victoire. Une image de l'enfer, où les victimes savent devenir bourreaux, où les bourreaux meurent faute de victimes. Un désespoir qui laisse brisé, en larmes, déchirure ouverte. »
Pierre Drachline – Le Cherche Midi

« Snuff est une expérience qui dérange, trash et crue.Un livre marquant, dont on ne sort pas tout à fait indemne.Vincent et Antoine sont des colocataires qui partagent un drôle de loisir: filmer la violence à l'état pure. C'est l'histoire d'une manipulation totalement absurde et de la violence qui repousse les limites de l'acceptable. Un livre très bien écrit, qui se lit un peu trop vite, à déconseiller aux âmes sensibles. »
Meli. (commentaire Amazon.fr sur la version papier)


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Nous avons vérifié que ce livre était gratuit le 13 déc. 2016 - 03:30 Détails de l'offre