Chez Lucilius, qui fut l’inventeur probable de la satire au IIème siècle avant JC, ou chez Horace, Juvénal ou Boileau, il s’agit d’une œuvre poétique, comme si la douceur de la poésie mettait un peu de miel sur l‘âpreté de la critique qui est sa marque.
N’ayant pas le talent de ces maîtres, je m’en tiendrai à la prose, en m’essayant à une touche humoristique, à défaut de recourir à la mélodie de leurs écrits.
Pour celui qui ne se connait pas d’ennemi, la satire reste le meilleur moyen de remédier à cette grave carence, et de se faire détester de tous ceux qui se sentent visés par ce genre d’écrit. Cependant cet inconvénient amène aussi des avantages, car il suscite l’approbation de ceux qui se délectent des critiques, dès l’instant où elles ne frappent qu’autrui.