O’Connor et Dagobert. Infiltrées, en mission, sur la route, au cœur d’un monde qui n’est pas vraiment bleu, bien plus douées que vous pour briser des phalanges, elles ont sur les mains un rouge de beau soleil couchant.
L’une ne vous dira jamais bonjour. L’autre le fera pour elle.
L’une n’a pas d’humour. L’autre ne veut pas le perdre. Car ne plus en avoir, c’est ne plus avoir d’âme.

Extrait : A DIVINIS
— O’Connor, asseyez-vous !
— Non. Si vous écrivez dans votre rapport que je suis dangereuse, vous perdez votre temps. Lambert est déjà au courant. C’est pour ça que je coordonne et dirige le département de trafic d’êtres humains. C’est un sale boulot. Généralement effectué par des agents sans illusions. Et qui peut-être sont ceux dont l’idéal est le plus puissant. Mais croyez-moi, ils n’ont pas besoin de baby-sitter. Ou de psy. Surtout pas de psy. Laissez-nous notre démence, McCarthy, ou votre jolie planète va se couvrir peu à peu d’horreurs que personne ne saura endiguer. On n’est pas assez nombreux. La pourriture est déjà partout. Les barbares aussi et j’en fais partie. Je suis juste du bon côté de la loi. La violence, McCarthy, ne peut pas m’effrayer.
Alex traverse la pièce, ouvre la porte et attrape ses écouteurs. Le premier titre explose au creux de ses tympans. Lecture aléatoire. Cruachan : I am warrior. O’Connor souffle sur sa mèche blanche, réduit en poudre un cachet de morphine entre ses dents et franchit le seuil du bâtiment. L’air est bleu comme une lame neuve et emplit ses poumons de glace.