Sur une planète d’un autre système solaire, les colons Terriens fatigués des guerres et des meurtres sans nombre ont instauré un naturisme d’État, grandement facilité par le climat tropical. La nudité est ici un acte hautement civique, très largement supporté par la population. Volontaire et obligatoire, sauf dispense médicale, celle-ci en empêchant la dissimulation d’armes ou d’explosifs a en effet réussi à éliminer le terrorisme et le meurtre de la nouvelle société. Le tabou reposant sur la sacralisation des zones génitales ayant disparu avec, les agressions sexuelles sont également devenues choses du passé. Pourtant, après deux décennies de paix, voici qu’un tueur en série, puis deux, font régner la terreur auprès des femmes de la capitale.
C’est à ce moment qu’Hannah, jeune employée célibataire de condition très modeste, fait la connaissance d’une jeune fille et de son frère anti-naturistes et dissidents. Ce dernier est persuadé que la nouvelle politique est responsable de cette recrudescence de violences et que la tranquillité dont ils jouissent n’est qu’une illusion due au déséquilibre de la démographie en faveur des femmes.
Dans l’ombre, les natifs, des humanoïdes n’ayant apparemment pas dépassé le stade évolutif d’Homo Erectus, observent sans mot dire l’envahisseur depuis des générations. Ils n’ont jamais essayé de se rebeller. Ils sont tellement passifs qu’on les oublie, sauf pour leur faire faire des tâches ne nécessitant pas d’intellect développé. Mais leur mutisme est-il la conséquence d’une incapacité ou l’expression d’une volonté sans faille et d’un plan secret pour lutter contre une civilisation disposant d’une technologie incomparablement supérieure à la leur ?
(Illustrations de l'auteur.)