Marseille, dans le tout début de l'année 1970. La solitude le ronge, tout autant que ses souvenirs, plus encore ses songes, il se meurt d'ennuie. La grande ville son brouhaha incessant, de jour comme de nuit, qu'il perçoit de ses fenêtres et persiennes fermées, dans sa chambre meublée de la rue de Rome, il ne le supporte plus. Il ne se balade pas, il erre dans les rues, à la recherche d'une révélation, sur sa raison de vivre. Et la voici qu'elle se présente par un terne dimanche d'hiver, alors que pluie et Mistral s'associent pour tenter dissuader les marseillais, qui en virent d'autres, de mettre le nez à la rue, alors que sur l'immense esplanade du Cours Belsunce, se dresse le chapiteau du Cirque Pinder accompagné d'une mini fête foraine.
Elle est en faucheuse posture, entre les pougnes (la poigne, les mains) d'une espèce de brute, la malmenant sans que pour autant cela, n'émeuve les passants pressés, à l'angle d'une rue du Boulevard Dugomier, réputée pour héberger les prostituées. A l'allure de la jeune fille, il comprend très vite qu'elle n'est en rien, la victime d'un proxénète furibard mais bien celle, d'un jobard ! Et c'est en expédiant le tortionnaire à l'hôpital que le destin, ce petit malin, lui fit prendre conscience du véritable sens de son existence.
Cette jeune femme anglaise œuvrant au pair pour gagner un peu d'argent chez celui qui lui faisait subir sévices, émet le souhait de quitter Marseille pour se rendre en Afrique où, son frère aîné exploite une ferme, en Rhodésie, ex colonie Britannique qui depuis le 3 mars 1970 voyant Ian Smith décréter la République après six années d'indépendance..(UDI Déclaration Unilatérale d'Indépendance). va vers une guerre totale, plus terrifiante encore, que la guérilla qui y sévit depuis le début de l'UDI. Toutefois, elle s'est follement amourachée de son sauveur, qui désormais se voit en grand danger, du fait qu'il ait sévèrement corrigé un des grands noms, de la pègre locale. Elle lui propose alors, de l'accompagner dans son périlleux voyage, ce qu'il accepte volontiers... Et pour eux, mugumo wava pedyo, (proche est la fin) des illusions de la jeunesse...