"Amies lectrices, amis lecteurs,
Soyez avertis que les pages qui vont suivre ne sont pas à mettre sous tous les yeux. J’ai sélectionné pour vous deux histoires de ma vie étudiante où les plaisirs saphiques se mêlent à la douleur.
Dans la première, je vous fais le récit de mon initiation au monde SM par l’entremise d’une rencontre étrange, mais très enrichissante, dont je ne me suis toujours pas remise.
Dans la seconde, je vous raconte un épisode plutôt amusant, mais torride, qui s’est déroulé un jour de printemps au Palais-Royal. Une nouvelle rencontre atypique dont je suis coutumière." (LUTÈCE DE BOOR - Préface)
Dans la lignée des grands classiques de la littérature érotique, quelque part entre Anaïs Nin, Régine Deforges, Françoise Rey et Vanessa Duriès, ses références assumées, Lutèce De Boor impose son empreinte tour à tour nerveuse, sensuelle, parfois très crue ou plus suggestive, dans des textes où elle fait montre d'une grande maîtrise du genre.
EXTRAIT:
"Je la possède à présent. Son souffle s’accélère à mesure que j’augmente la cadence. Je la mets à mon rythme, à mon diapason. Je lui donne le La et le Fa et le Mi, et l’oblige à jouer à ma note, à vibrer, corde sous l’archet, selon mon tempo et mon intensité. Je sens qu’elle ne va pas tarder à venir mais je lui réserve un vilain tour. La faire jouir ? Surtout pas ! Non, gentil violon, tu ne joueras pas la dernière mesure ! Je vais saboter ton final !
Je me retire à l’extrême limite et la repousse sans ménagement. La tête qu’elle s’autorise à cet instant vaut tout l’or du monde : je crois qu’elle va se plaindre ou, pire, qu’elle va me gifler. Puis, se rendant compte qu’elle est sortie de son personnage, elle se ressaisit. Elle réajuste ses vêtements et réintègre sa position initiale sur le canapé, dos droit, mains sur les genoux."