Ce n'est pas simplement le sujet humain qui utilise le langage pour parler, mais aussi le langage qui structure la psychologie des sujets ainsi que leurs relations sociales.

En suivant le fil des discours lacaniens, ces pages construisent un modèle cohérent décrivant l’aliénation inconsciente du sujet humain aux structures langagières.
On démontre ici qu’il est tout à fait possible d’expliquer Lacan, mais que pour cela il est paradoxalement nécessaire de se démarquer expressément et définitivement des dogmes de la psychanalyse classique. Et même si l’on choisit d’en conserver les termes, il faut les redéfinir dans un nouveau contexte.

Le modèle ainsi fabriqué présente une approche générale du psychisme pouvant trouver des applications pratiques dans plusieurs disciplines : psychologie et psychanalyse bien sûr, mais aussi psychiatrie, neurosciences, thérapies cognitivo-comportementales, médecine, biologie, sociologie, philosophie, enseignement, . . .

Quelques exemples de concepts redéfinis dans ce livre :

— La division signifiante est l’opération de langage permettant au sujet humain d’être représenté par un signifiant.
— « L’inconscient a une structure de langage » signifie que l’inconscient détient le maniement des processus langagiers gouvernant l’interaction sociale entre les sujets représentés par des signifiants, et que les fonctions du psychisme humain s’effectuent dans l’inconscient par l’intermédiaire des mécanismes du langage.
— Nous appelons complexe d’Œdipe la soumission obligée et aveugle du sujet humain au joug de l’aliénation signifiante. Le complexe d’Œdipe, c’est le « il ne savait pas » du héros de Sophocle avançant obstinément vers son destin, sans se douter de l’adversité du sort que porte le signifiant.
— Pour l’être humain, la sexuation résulte de « l’acte sexuel », qui est un acte au sens de l’assignation au sujet des signifiants de l’homme ou bien des signifiants de la femme.
— L’instinct de mort est une instance du savoir : parmi tous les êtres vivants, l’être humain est le seul à savoir que la vie conduit à la mort. Le sujet sait qu’après la mort il sera représenté par un signifiant figé, et qu’il ne pourra plus couper la chaîne signifiante.