Certains sont verts, d'autres rouges, d'autres jaunes, mais toujours avec cette tête affreuse, ces yeux glauques, ce regard fuyant presque hautin au croisement d'un virage. J'en ai vu rarement tomber; ils semblent indestructibles sur une route sèche, ils avancent sans un grognement ni une expression amicale ; je dirais que mon chien leur donnerait des leçons de courtoisie...
Mais qui sont-ils ? Et que font-ils ainsi alors que chacun d'entre nous souhaite se jeter sur le premier verre venu et faire la sieste en cette saison ? Non, eux ils glissent sur les routes avec une souffrance contenu et placide ; mais ils ne s'arrêtent pas, ils ne vous voient pas, vous n'existez pas...