Jubilé

Le roman

Automne 1965. Angelbert Luppin (comme Arsène et la fleur des champs, mais avec deux « p ») assiste non sans méfiance à la cérémonie qui célèbre à la fois le jubilé de son activité communale et son départ à la retraite...

Pendant 50 ans, Angelbert a été le cantonnier de Bocage-les-Bains. Il connaît certes les fossés de la commune et les coins à champignons bien mieux que ses concitoyens, mais il est bien plus que cela...
Toutefois, les édiles qui discourent à son sujet n'en savent rien. Ni le maire (pacha de petite noblesse, maire de père en fils depuis l'Ancien Régime) pas plus que l'instituteur (incapable infatué et ambitieux pitoyable) ou le curé (crétin sclérosé complice des précédents) ne s'imaginent que le modeste cantonnier est un lecteur assidu des meilleurs romans, à la tête d'une bibliothèque qui ferait pâlir un critique parisien.
C'est son jardin secret, une basse-cour bien protégée où Hugo, Dumas, San Antonio le disputent à Pilote ou Spirou, lissant leur plume dès qu'Angelbert leur en donne l'occasion.
À la fin de ce pensum municipal, remise des cadeaux... Et là, surprise ! Emballés dans du papier kraft, quatre livres au garde-à-vous attendent que des doigts de Luppin tournent leurs pages !
Qui donc sait ?
Mais Angelbert n'aura pas le temps de pousser son enquête. Peu de temps après ce mystérieux présent, il repêche Hilaire, un chat écorché dans l'étang de la propriété familiale du maire : le propre fils d'icelui, que les agissements du triumvirat communal ont poussé au suicide. L'homosexualité du jeune homme lui pèse trop, et il ne veut pas, malgré un chantage aussi odieux que paternel, du bâton de maire qu'on lui impose, pas plus qu'il n'entend accepter la main d'une jeune fille « bien sous tous rapports ».
Dès qu'il apprend les raisons de cette tentative désespérée, le sang du frais retraité ne fait qu'un tour : il est temps de donner une leçon à cette engeance ! Il utilisera pour cela la complicité d'Achille, postier farceur au tendon alcoolisé, et de Stephen, pléonasme ambulant puisqu'il est à la fois écossais et original...
Au terme des agissements de cette association de bienfaiteurs, Angelbert sauvera Hilaire, traînera les édiles dans les fossés qu'il connaît si bien, osera l'amour et... saura enfin qui lui a offert ces quatre livres.



L’auteur

Après avoir été comédien, recenseur de cimetière, agent d’assurance, vendeur d’abonnements chez France-Loisirs, laborantin dans une beurrerie, etc., Henri Girard se mit au travail — sérieusement, affirme-t-il — gagnant ses galons de « déhèrache » dans une grande entreprise.

Sentant la retraite arriver, il s’est peu à peu voué au livre, tant comme romancier et nouvelliste que, un peu plus tard, comme conseiller littéraire.
Par ailleurs, vaillant défenseur du point-virgule et de l’imparfait du subjonctif, plus généralement de la langue française, il milite dans des associations qui s’y consacrent.
Il éclaire, à travers son travail littéraire, ce que le quotidien recèle de décalages, de grains de sable. Alors sa plume fouille, sonde pour en extirper sourires ou émotions.
Il possède avant tout l’appétit insatiable d’un gai curieux. L’amour qu’il porte à ses personnages — souvent de petites gens de son terroir bas-normand — est servi par une langue truculente, très travaillée.
À l’instar de René Fallet qui disait user d’une veine « beaujolais » pour ses romans cocasses et d’une veine « whisky » pour ceux plus dramatiques, l’œuvre de Henri Girard, origines obligent, est irriguée par le cidre bouché où par le calvados hors d’âge, selon son humeur littéraire.

Avec lui, on rit, on s’attendrit et, cerise sur le gâteau, on se prend au jeu d’une intrigue qui, dans chaque roman, qu’il soit cocasse ou plus dramatique, tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.

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Nous avons vérifié que ce livre était gratuit le 13 août 2017 - 03:08 Détails de l'offre