Une jeune Japonaise hyperactive et imaginative, souvent dans la lune à défaut d’être concentrée sur sa formation d’astronaute. Son fidèle tigre pédagogique. Une commercialisation de l’espace à la croissance folle. Des mégacorporations qui recrutent les aventuriers modernes que sont les astronautes pour assurer le tourisme spatial autant que la collecte de ressources, l’industrie ou encore l’implantation dans le système solaire. Un 22e siècle où l’internet est dans la rue, à modifier la perception des utilisateurs pour poser un voile numérique et surréaliste de réalité augmentée à en rendre les environnements fantastiques. Un savant fou aux expériences douteuses, très intéressé par les cerveaux à haut niveau de créativité. Une tendance à être dans la lune qui pourrait être le véritable moyen d’accès à l’espace de Haruka.

HARUKA est un roman d’anticipation où les années de documentation réalisées se rencontrent pour nous transporter dans un monde de hard-science et pourtant décalé, probable, mais plus magique que la littérature du fantastique. Abordant de nombreuses thématiques, de la commercialisation de l’espace à la créativité en passant par la vie dans l’espace, ou le cerveau en général, Haruka n’a pas fini d’offrir plusieurs niveaux de lecture, un sujet différend à chaque fois.

« La modélisation de son cerveau apparut en un nouveau fantôme. Modèle 3D temps réel de réalité augmentée de ce qu’il se passait quelques centimètres plus loin entre ses deux oreilles et que mesuraient ses implants. Pas un de ces cerveaux blanchâtres et flasques, comme on les imagine tous très bien. Avec un certain dégoût n’est-ce pas ? Étrange d’ailleurs que le cerveau se juge lui-même repoussant. Quoiqu’après réflexion, cela évitait que trop de monde soit tenté d’y mettre les doigts, et par la même occasion, y mette le boxon. En réalité, les choses étaient plutôt bien faites ainsi. Ce cerveau-là donc, était plutôt comme un gros nuage de gaz bleu transparent. Un bleu aux teintes plus ou moins foncées pour que malgré sa transparence, on en distingue le relief, les plis du cortex et les différentes aires cérébrales, et ce jusqu’à l’intérieur. Beaucoup moins transparent était le câblage considérable qui parcourait tout le volume de l’objet. C’est comme si des milliers de fibres optiques, telles de longues lignes jaunes, étaient branchées au départ de chaque aire cérébrale, de chaque centimètre carré. Elles se rassemblaient au centre, pour repartir dans toutes les directions, autoroute de signaux électrochimiques se colorant vivement au passage de l’information. La constante stimulation des différentes aires cérébrales provoquait de grands flashs rouges avant de s’éteindre aussi rapidement. Cette vision hypercolorée de l’activité cérébrale aurait pu passer pour une bataille spatiale tout droit sortie d’un space opera où de petits vaisseaux circulaient à toute vitesse entre d’autres, immenses et immobiles. Pour le coup, avec un tel aspect, Haruka avait terriblement envie d’y mettre les doigts. »

« C’est ici que le manteau virtuel était le plus épais. L’internet superposé à la réalité la rendait méconnaissable. La place ainsi envahie se transforma en une scène digne de parcs d’attractions. C’était à qui se livrerait au plus grand spectacle, et il y avait des bureaux d’études entiers d’entreprises publicitaires pour les concevoir. Ça valait toutes les matrices bac à sable du cyberespace, pensa Haruka. Créatures fantastiques, feux d’artifice et autres effets spéciaux rendaient les piétons dingues en captant leurs attentions ici et là à l’aide de couleurs, de musiques et d’animations de réalités augmentée. »