Apparemment, la vie de famille n'est pas toujours une sinécure, du moins si on en croit Angèle Plisson qui s’est employée à fouiller dans sa propre vie et celle de son voisinage avec ironie et circonspection. L’héroïne de "Folle à lier" , est du genre irritable, à domicile comme à l’extérieur. Elle file doucement vers un destin de ménagère de moins de cinquante ans, entre son travail et faire le taxi pour emmener son fils à son activité sportive favorite : "la crosse", et mène une existence linèaire au­près de son mari. Elle commence à marmonner des choses entre ses dents. Ce n'est pas bon. Le cours de sa vie va prendre un tour inattendu quand la foudre va s'abattre sur elle. Le regard d'un homme, un seul regard...

Entre le théâtre de boulevard et vaudeville, les dérapages sont continuels, de l’analyse pétaradante du détail, des jeux de contrastes pour décrypter ce coup de foudre, irréaliste pour une personne trop bien-pensante qui aime que tout soit bien ordonné. A travers mille détails qui n’ont l’air de rien, la romancière égratigne le monde de l’éducation, l’égoïsme, la figure de l’étranger, les déceptions des mamans et les convictions des pères et fils. Délicate, piquante et douce-amère, sa chronique introspective est une leçon de vie minuscule où l’on se retrouve à table devant d’éternels questionnements tandis que les semaines défilent… Et parfois, sous l’effet d’un miracle ou d’un bon génie littéraire, les couples arrangés finissent par y trouver leur compte, peut-être même leur bonheur.