Ce dialogue inspiré par les événements électoraux de 2017 met en scène un jeune journaliste et une ancienne personnalité française, désormais retirée de la politique active. Cette sénatrice, anonyme, incarne à la fois une certaine tradition de sérieux de la vie politique et un courant d’idées, à l’existence longtemps problématique dans notre pays : le centrisme. Malgré sa modération naturelle, elle dresse un constat très sévère : celui d’une véritable confiscation de la souveraineté, à travers un processus électoral vidé de tout enjeu. D’abord par l’éviction programmée des deux vainqueurs des primaires, à gauche et à droite. Puis par la mise en orbite d’un personnage présenté comme l’homme du renouveau dont la saga a été fabriquée par des médias en mal de sensation, pour la plus part inspirés par quelques grands groupes – qui ont encouragé si ce n’est programmé la candidature en question.
Un texte qui se situe entre la réflexion historique sur la tradition politique française (dégénérescence du gaullisme, résilience du centre, permanence d'une extrême gauche tribunitienne, crise du socialisme de gouvernement…), et le dialogue philosophique sur les défis que nous pose la démocratie de masse de l’âge post-moderne.