« Maman, tu ne me manques pas, car tu m’as toujours manqué. » Ce manque indélébile habite Chloé depuis toujours. Mais ce sont les mots à la fois durs et touchants de sa mère qui révèlent peu à peu au lecteur leur fragile relation. Les non-dits familiaux, étouffants aggravent encore la distance émotionnelle entre mère et fille. Madame Berkovitch, épouse avant tout, s’est parfaitement pliée aux dictats d’un mari focalisé sur sa carrière. Elle n’a d’yeux que pour lui. Elle, qui souhaitait créer une famille unie, la déconstruit en surprotégeant son fils Martin, et en faisant écran entre Chloé et son père. C’est plus fort qu’elle. Elle se trouve incapable de tisser ces liens familiaux. Seule la longue maladie lui permettra de réparer la misère des sentiments. Pour comprendre son attitude, l’auteure se glisse dans la peau de celle qui l’a mise au monde. Cette mère maladroite éclaire enfin sa froideur sans émois envers sa fille, avide d’amour maternel. Et lorsque le premier cancer de Madame Berkovitch se déclare, une complicité s’installe entre les deux femmes. Rongée par le mal, menant son ultime combat contre la leucémie, elle se soumet au compte à rebours. Surtout ne rien oublier de faire avant le départ. Ne pas omettre d’avouer à sa fille, qu’elle aime en profondeur, les mots enfouis durant tant d’années. Madame Berkovitch affronte sa destinée avec une franchise totale et autorise Chloé à partager ses derniers instants dans la plus grande intimité. Comment Chloé va-t-elle vivre le déclin, le dernier souffle de sa mère et ses premiers battements de cœur malgré le deuil ?Un roman poignant mettant en scène deux femmes de générations opposées, cheminant ensemble à l’approche de la mort, quand la pudeur s’envole et laisse place au pardon.