Dérouler les sentiments : Qu’est-ce que vous ressentez pour ce que vous vous sentez ?


Tous les émotions-sentiments humains sont des messagers précieux qui nous aident à satisfaire nos besoins fondamentaux et ainsi à survivre. Et tandis que la nature complexe de nos émotions se manifeste de nombreuses façons en prenant des formes multiples et différentes pour chacun de nous, les familles de base des émotions ne peuvent être calculées qu’aux doigts d’une main. Les plus importantes parmi elles se considèrent d’être le bonheur, la tristesse, la peur, le dégoût et la colère. Chaque sentiment représente nettement une réaction à une situation caractéristique : nous avons peur lorsque nous sommes menacés par un danger, nous regrettons de perdre quelque chose de précieux dans notre vie, nous sommes heureux lorsque nos besoins sont accomplis et ainsi de suite.
De manière évolutive, nos sentiments sont conçus de cette façon particulière qu’ils soient purement temporaires, de sorte que notre réponse émotionnelle ne dure que tant que le stimulus qui l’a fait motiver continue d’exister. De cette manière, nous sommes tenus en pleine vigilance afin de pouvoir réagir sur-le-champ au prochain stimulus qui va venir. Bien sûr, il y aura toujours certaines situations qui seront à long terme, de même que nos réponses émotionnelles. Par exemple, le chagrin associé au deuil profond peut être maintenu bien longtemps. C’est peut-être qu’un instant nous nous sentons un peu mieux, mais qu’un soudain souvenir nous rappelle encore le regret de la perte. Cependant, même avec le deuil, notre âme trouve toujours un moyen de défense de se guérir avec le temps qui passe.
La nature temporaire des émotions et dans le même temps notre capacité naturelle de guérison de nous-mêmes à proprement parler semblent parfois éliminées dans les cas particuliers de dépression ou d’anxiété chronique, mais aussi pour un tas d’autres sentiments qui persistent.
Il y a des gens qui se sentent vraiment piégés dans leurs propres sentiments difficiles pendant des années entières et qui ne peuvent voir aucune issue.
« Tandis que je regardais par la fenêtre la toute première pluie de l’automne, ce sentiment familier de tristesse m’a envahi complétement comme un visiteur non-invité. Elle ne m’a même pas demandé si je voulais la recevoir ni m’a expliqué pourquoi elle a fait son apparence tellement désagréable en moi. J’ai vraiment essayé de rationaliser la situation – mais ce n’est pas grave, pensais-je – en criant des centaines de fois dans ma tête ‘’reprends-toi’’. Je vais parfaitement bien ; il y a bien d’autres qui ont de plus gros problèmes et y font face beaucoup mieux que moi. Probablement, c’est quelque chose qui ne va pas avec moi ; il n’y a pas d’autre explication. Je dois peut-être me mettre à saisir que je serai comme ça à jamais ».

Un tel raisonnement est presque certain que cela ferait que n’importe qui se sente pire. La tristesse est déjà un sentiment désagréable et insupportable, mais avant tout la culpabilité et l’aversion que nous ressentons à propos de notre propre tristesse sont encore plus insupportables. Notre propre réaction émotionnelle à l’égard de nos émotions est aussi celle qui les soulève, les valide et enfin les fait prolonger. Comme nous l’avons déjà dit, nos sentiments sont des signes clairs que quelque chose ne va pas et ces indices justement nous incitent à agir pour faire face à une situation. Au début, il paraît bien logique d’essayer de s’éloigner du sentiment négatif que nous éprouvons. Dans cette entreprise, c’est peut-être que nous essayons sans le vouloir de nous efforcer de le surmonter, en recherchant des causes possibles et en essayant ainsi de recourir à la rationalisation. Mais personne ne peut échapper à l’expérience humaine et personne ne peut surmonter les pensées négatives ou étouffantes en tentant de les exterminer.
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