C'était quand même mieux avant !: Essai sur la recomposition d'un passé idéalisé

— M’dame, on est tout de même une génération sacrifiée, non ?
— … ?
— Ben oui, c’était quand même plus facile pour nos parents et nos grands-parents !
— Comment ça « plus facile » ?
— On vivait mieux, quoi !
— Il n’y avait pas la mondialisation !
— L’euro n’avait pas fait exploser les prix !
— Y’avait du travail pour tout le monde !
— Les délocalisations, ça n’existait même pas !
O.K., O.K., on se calme…
Ce n’est pas facile de faire face à des jeunes adultes emplis de certitudes, sincèrement révoltés contre cette société de merde — je cite —, tétanisés par leur avenir, et qui croient dur comme fer qu’ils appartiennent une « génération sacrifiée », les pauvres petits…
Je me souviens avoir tenté l’ironie, c’est une sale habitude chez moi :
« Ouais, vous avez raison… Vous auriez pu avoir vingt ans en 1914. Ça, c’aurait été trop cool, les enfants ! »
J’ai essuyé quelques quolibets pour ma peine.
Je me souviens de leur avoir montré des chiffres. Mais les chiffres inspirent la méfiance, on peut les tordre comme on veut après tout… Cette génération a été biberonnée à la théorie du complot, aux mensonges et aux rumeurs qui se répandent comme un feu de brousse sur la toile. Sans parler du fait que des jeunes gens de vint-vingt-cinq ans sont pour beaucoup déjà confrontés à la gestion quotidienne d’un budget — sans le savoir, ils sentent bien que le terme « économie » vient du grec ancien signifiant littéralement « gestion matérielle du foyer, de la famille ». D’instinct, ils se fichent des théories économiques comme de leur première console de jeux. Et il ne faut pas la leur faire avec des grandes théories, ni avec des chiffres que l’on peut torturer pour leur faire dire ce que l’on veut, comme le disait un brillant économiste aujourd’hui disparu.

Donc, on passe, on confirme la croyance populaire, on se range sagement derrière l’idée reçue. Ou du moins on n’y touche pas, pour éviter une volée de crachats…
Sauf qu’à force d’entendre des conneries, même partagées par le plus grand nombre, ça fatigue. On a envie d’expliquer, d’ailleurs on ne peut pas s’en empêcher si l’on a la fibre éducative. Et comme on ne peut pas expliquer tout en même temps, on découpe le problème en petits morceaux, afin de mieux pouvoir expliquer un ensemble qui est vraiment trop gros à avaler…
D’où l’idée de cette série, « C’était quand même mieux avant ! ».
Le titre est ironique, cela va sans dire.
Mais au fil des épisodes, on se posera quelques questions sérieuses.
Le pouvoir d’achat, les délocalisation, les inégalités sociales, la violence, etc. À vrai dire, je ne suis spécialiste d’aucune de ces questions… Rien ne me rend particulièrement légitime pour ramener ma fraise sur tout ça… Je ne suis détentrice d’aucune autorité intellectuelle particulière et jusqu’à nouvel ordre, je n’ai pas reçu le prix Nobel d’économie ni rien de ce genre.

Alors pourquoi me mêler de tout ça ?
Parce que rien de ce que j’ai pu lire ne m’a réellement permis d’avoir les idées claires sur aucun des sujets qui seront abordés dans cette série. Pour chacune des questions que je me suis posées. Cette modeste série s’adresse donc à vous, cher lecteur, qui n’avez pas que ça à foutre dans la vie que de vous enquiller des bouquins épais comme les œuvres de Proust et qui vous posez sincèrement des questions aussi bêtes — a priori — que celle-ci :
« Le prix de la baguette de pain a-t-il réellement augmenté ? »

Sommaire :

Tout augmente ! Y’a qu’à regarder le prix de la baguette…
À la fin du mois, on n'a plus un radis !
Halte aux délocalisations ! Produisons français !
Vive les riches !
La France a peur !

Télécharger gratuitement depuis amazon.fr

Nous avons vérifié que ce livre était gratuit le 25 déc. 2018 - 04:10 Détails de l'offre