Une vie aigre-douce: Les contes de Novembre Volume I

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Il allait se lever quand brutalement, il vit le double de Sofia. Une femme un peu plus âgée, mais ayant exactement la même coiffure, avec la même longueur de cheveux, habillée pareillement lorsqu’ils se dirent adieu. A ce moment-là, il fut pétrifié. Le jeune italien pâlit à vue d’oeil. Il ne sentit plus ses jambes et sut qu’il allait tomber à la renverse s’il avait été debout. A cet instant très précis, il ne savait pas quoi dire ou encore faire. Il n’entendait plus rien, ne sentit plus rien, hormis le fait qu’il ne pouvait quitter le regard de ce morphotype; de ce double parfait. Il n’arriva pas à se lever. Il essaya de regarder le visage de ce double et vit à sa grande stupeur des yeux gonflés, avec des cernes violettes. Il vit également la honte et la peur sur ce visage tuméfié.
Sofia était une fille de policier travaillant chez les stups. Sa mère était également policière. Une question se posa à lui: comment une fille de flic pouvait-elle être aussi puissante pour faire une telle mise en scène ? Cela ne pouvait pas être l’oeuvre de la coïncidence : impossible.
Il resta assis à se poser des milliers de questions. Il avait lu quelque part que plus une femme était amoureuse et plus sa vengeance était grande si on la quittait. « Et quelle vengeance remarquable » admira-t-il en son fort intérieur.
Il ne quitta pas le double des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse de son horizon. Mais celui-ci revient cinq minutes plus tard avec un enfant blond avec elle. « Non, je t’interdis de pleurer » lui cria-t-elle. Elle longea le petit chemin se trouvant en face de lui. Le double lui jetait de rapides coups d’œil et s’en alla avec le garçonnet. « Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Avec quelle sorcière j’ai eu affaire ? Il était certainement arriver la même chose à d’autres personnes ; mais à qui ? A qui se confier ou partager cette expérience ? Qui me croirait ? Personne ! Si j’en parle autour de moi, c’est clair qu’on me placera chez les dingues pour la vie. Comment peut-elle me faire ça ? Comment peut elle tomber aussi bas dans la méchanceté gratuite ? Alors que je ne lui ai rien fait. C’était peut être ça le drame : je ne lui avais rien fait. »
En Effet, Alfredo et Sofia n’avaient eu qu’un amour platonique l’un envers l’autre. Il n’avait rien fait car elle était fiancée à un autre, et sa morale lui avait interdit de tenter quoique ce soit. Et voilà le résultat de sa passivité: l’enfer. Aristote disait « la clef du bonheur, c’est l’action ». Donc, la clef de l’enfer ne pouvait être que l’inaction, la passivité et la stagnation. Mais Fredo ne le comprit que trop tard.
Après cet incident, il ne savait pas s’il devait aller au travail ce soir. En fait, il ne savait plus rien. Il n’avait plus aucune certitude et une certaine peur s’installa en lui. Il commença à douter de sa raison mais il savait que le propre de la folie était justement que l’on ne se rende pas compte de sa démence. Le simple fait de douter lui prouvait qu’il avait encore toute sa tête.

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