Pascale était revenue, elle ne craignait plus rien, les autorités étaient si attentionnées envers elle, malgré son refus de tout contact. Pourtant elles inquiétaient, n’était-ce point trop dangereux de s’approcher d’elles, de les saluer, de leur poser des questions, même si le maire et le curé le faisaient de bon cœur ?
Quelques avions les survolèrent très bas, faisant taire le vent offensé.
«Ils te surveillent, Pascale chérie. Tu n’es plus chez toi ici, tu es passée de l’autre côté, ta présence les met mal à l’aise.
- Ce sont pourtant eux qui m’ont mise à la porte.»
Vlasta se blottit contre sa cousine. Pascale joua avec sa splendide chevelure d’or, faisant s’y perdre le soleil tout entier. Son âme s’emplissait d’amour. Pour Vlasta, pour leur pays, pour leur passé commun, pour leur famille meurtrie, elle ne savait plus au juste.
«Tu crois que nous avons le droit de nous aimer ainsi ? lui demanda Vlasta. Car nous nous aimons, n’est-ce pas ?»
Pascale lui sourit. Vlasta aimait beaucoup son sourire que pour elle Pascale voulait le plus doux, le plus tendre possible, qui pour sa cousine remontait du plus profond de son âme.
«J’en ai bien peur, lui répondit-elle. Comment ne pas t’aimer, tu es si belle, si merveilleuse, tellement unique. Tu es la vie de ce pays.
- Notre pays.
- Oui, notre pays mort. C’est toi mon pays, c’est toi ma vie.»