Une ambiance festive semble résonner aux quatre coins de cette ville dont j’ignore le nom, où règne une atmosphère joyeuse à laquelle je suis étranger. J’ai comme une envie de me joindre à tous ces gens attablés aux terrasses des cafés, mais aussi un désir incontrôlé de les détruire tous. Je ne ressens pourtant aucune haine en moi, si ce n’est la volonté de sortir du cercle infernal de la culpabilité et de la vengeance. Partout où je passe, les pavés luisent sous la lumière de rue, et j’emprunte indéfiniment ces étroites ruelles au détour desquelles je m’attends à découvrir enfin la clairvoyance qui m’apportera une réponse à l’ennui infini qui m’oppresse, m’asservit et m’étouffe jusqu'à l’asphyxie. Je sais que je suis différent mais je n’essaie pas de l’être. J’ai l’impression d’être déjà passé par là, et les rues sont tout à coup vides et silencieuses. Je courbe un peu le dos et dois m’arrêter pour reprendre mon souffle. Je viens de comprendre que je n’ai pas à demander à Dieu ce que je peux accomplir moi-même.