Attirance génétique sexuelle: Les éditions du Val

Polémiste de droite, aigri et rageur, Augustin Miroux est au stade terminal d’un cancer du poumon. Alors que sa femme tourne doucement la page de leur vie commune, il s’enfuit à Dijon, sa ville natale pour se confronter avant de mourir à son passé. Il contacte la fille d’une camarade de classe dont il redoute d’avoir provoqué jadis le suicide et il se fait passer auprès d’elle pour son père qu'elle ne connaît pas. Lui qui se montre froid et distant avec ses trois fils, construit rapidement une relation avec sa fausse enfant, mais celle-ci dérape et Augustin est saisi par le vertige du mal. Sombrera-t-il dans un cloaque pestilentiel ? Un roman poignant qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page
Extrait :
La main de Caroline malaxe mon genou. Son geste est trop intime. C’est une caresse érotique, une manière de me faire comprendre qu’elle sera à moi si je le souhaite. Je suis un homme mûr qui a côtoyé maintes femmes et je connais le désir féminin et ses multiples façons de s’exprimer. Je sens qu’elle est ravagée par une envie absurde et repoussante. La voie qu’elle me suggère est la pire de toutes et j’ai beaucoup de mal à l’envisager, car elle m’angoisse
Toute ma scolarité, j’ai entendu un langage rude, sans concessions, véridique : « Travaille sans relâche sinon tu finiras sur les chantiers comme ton père. » Quel contraste avec le discours lénifiant de notre époque : « Tu es pauvre. Ce n’est pas ta faute si tu ne réussis pas. » Phrase puante de pharisaïsme, propos minables de petits bourgeois, qui se la jouent ouverts et bienveillants, mais qui en réalité refusent que leurs rejetons soient concurrencés par ceux du prolétariat, sentence faussement miséricordieuse de pleureurs hypocrites qui ont tout fait pour que la ségrégation gangrène les écoles et qui s’arrangent pour qu’elle perdure. Ces hérauts fourbes de l’autoproclamé camp du bien sont parvenus à leurs fins et maintiennent leur emprise malsaine, en vantant des méthodes, soi-disant nouvelles, soi-disant pédagogiques, en fait choisies pour leur totale inefficacité. Aux gosses de cette populace qu’ils méprisent tant, on sert dans des écuelles ébréchées une éducation moderne, frelatée, dangereuse et vide de sens. Aux enfants de cette élite perfide, on dispense, dans des assiettes fleuries, une instruction archaïque, robuste, solide et formatrice.
Je hais ces bobos, ces racistes sociaux, ces éternels donneurs de leçons, ces bien-pensants totalitaires, altiers et hautains. Je vomis la gauche et ses innombrables avatars, cette idéologie bateau des classes dominantes. Malgré ma maladie, bien que je sois balayé par les rafales de pluie de mon si amer destin, quelques volutes de cette rage brûlent encore mes entrailles. Cette antipathie furibarde, qui a macéré dans mon âme pendant quatre décennies, me fait ce matin un bien fou. On vit lorsqu’on exècre. On est mort lorsqu’on se détache de tout. Voilà, j’ai planté le décor de la tragédie que j’ai vécue. L’arrière-plan politique est essentiel. Rien ne serait arrivé si Frédéric et moi n’avions pas scandé « Giscard à la barre » l’année de notre baccalauréat.

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Nous avons vérifié que ce livre était gratuit le 24 fév. 2021 - 07:22 Détails de l'offre